[Quête] Un marchand pour le désert …

Comme Jin Kee pouvait s’y attendre, le marchand se montrait incrédule et attendait du Moine qu’il prouve ses dires sur ses soi disantes capacités.

Calmement, le jeune Humain posa son sac, se dirigea vers un tas de grosses caisses en bois disposées entre 2 étals de marchands tout en agitant les bras, la tête et les doigts, puis se concentra, allant puiser en son être sa force intérieure, tout ceci sous l’œil du marchand. Une dizaine de secondes plus tard, le poing de Jin Kee frappa l’une des caisses en bois. Le poing du Moine traversa sans problème la paroi de la caisse en bois épais avec une déconcertante facilité. Lorsque le Moine retira son poing, un trou béant ornait la paroi par lequel le contenu de la caisse (des grains de blé) se déversait sur les autres caisses puis sur le sol. La scène avait attiré quelques personnes proches qui vinrent constater hébétés l’œuvre de Jin Kee. Ce dernier, ne sachant pas si sa démonstration avait convaincue le marchand, revint vers celui-ci avant de lui expliquer tout en serrant le poing vers l’avant :

- Voyez-vous, je ne possède pas d’armes pour la simple et bonne raison que mes armes sont mes poings et mes pieds et mon corps est mon armure. Je ne porte d’ailleurs pas d’armure car je mise tout sur ma rapidité et ma mobilité. Si cette démonstration ne vous a toujours pas convaincu sur mes compétences, mettez moi à l’épreuve.

Jin Kee reprit son sac qu’il ajusta par-dessus son épaule en attendant le verdict du marchand.

Angadil essayait d'assimiler toutes les informations fournies obligeamment par le Prêtre quand il vit, du coin de l'oeil, l'interlocuteur de son employeur se préparer à quelque chose. Il songea intérieurement qu'il allait frapper et qu'il lui faudrait peut-être agir mais un bref coup d'oeil lui permit de voir que le nouveau venu était trop loin du marchand pour être une menace. Toutefois, il avait d'une certaine façon raison car l'homme brisa une caisse dans un certain fracas qui fit sursauter le Prêtre. Angadil décida de suivre sa curiosité et se tourna vers son interlocuteur.

Je vous remercie de ces informations. Peut-être pourrons-nous de nouveau converser au cours du voyage, mais je pense que mon "charmant" employeur va m'interpeller sous peu, aussi vais-je prendre congé de vous.

S'inclinant, il repartit plus ou moins à contre-coeur en direction du porc affalé et alcoolique qu'il allait escorter. Il se rapprocha discrètement, curieux d'en savoir davantage sur cet être qui était probablement un combattant, en dépit de sa tenue rappelant celle de certains cultistes. Il se tint respectueusement à quelques pas et posa son sac à ses pieds.

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Alors qu'il discutait calmement avec le jeune homme, le prêtre fut surpris par un grand fracas causé par un homme qui si il n'avait pas l'apparence avait les manières d'un rustre. Il laissa ainsi s'éloigner son interlocuteur et reprit l'apprentissage de son élève. Pendant ce temps le marchand regardait avec un petit sourire en coin la scène, apparemment cela lui semblait être correct pour un garde du corps. Il alla répondre quand deux personnes arrivèrent dans un grand fracas.

Le premier était un marchand avec un peu d'embonpoint, bien qu'il soit moins gros que l'employeur de Jin et Angadil, il portait de beaux habits même si ils n'avaient rien de très opulent, de toute évidence il appartenait à une classe plus moyenne. En revanche la seconde personne était un homme de haute-taille, très corpulent il portait une armure de cuir légère et une épée courte ébréchée. De toute évidence c'était un guerrier servant de garde au marchand. Lorsqu'il vit l'état de sa caisse de blé, il vociféra à l'encontre de Jin :

- Mais vous êtes un abruti ou quoi ?!?! Qu'est ce qu'il vous prend de taper sur des caisses ?!? Mes caisses en plus !! Imbécile, vous avez intérêt à me rembourser le prix de la caisse et des vivres !! Un blé de grande qualité !!

Le marchand n’eut même pas le temps de répondre que deux individus approchèrent hâtivement vers Jin Kee et son interlocuteur. L’un des deux, probablement un marchand, était petit et gros, moins que l’employeur potentiel de Jin Kee, et presque aussi élégamment vêtu. L’autre était un guerrier grand et massif, équipé d’une épée courte et une armure de cuir légère qui semblaient toutes deux avoir connues des jours meilleurs. Il devait sûrement assurer la protection du premier qui aboya d’ailleurs littéralement aux oreilles de Jin Kee.

- Mais vous êtes un abruti ou quoi ?!?! Qu'est ce qu'il vous prend de taper sur des caisses ?!? Mes caisses en plus !! Imbécile, vous avez intérêt à me rembourser le prix de la caisse et des vivres !! Un blé de grande qualité !!

Il est vrai que dans sa précipitation à vouloir démontrer ses aptitudes au gros ivrogne, Jin Kee n’avait pas pensé au fait que casser une de ces caisses pouvait faire du tort à quelqu’un, peu commode qui plus est.

- S’il vous plaît, calmez-vous honorable marchand. Je suis désolé je ne sais pas ce qu’il m’a prit mais il doit bien y avoir un moyen de régler pacifiquement cette situation.

- JE N’AI QUE FAIRE DE VOS EXCUSES ESPECE DE CLOPORTE ! Il n’y a qu’un seul moyen de régler cette affaire, c’est de me rembourser à hauteur des dégâts. Non mais regardez moi ça. Dans quoi je vais mettre le reste du contenu de ma caisse moi. Et ce qui est perdu, qui va me le rembourser hein ? Espèce de chien, je devrais laisser mon garde vous apprendre les bonnes manières. Vous allez me payer le prix d’une caisse et la quantité de ma marchandise perdue, plus un petit intérêt du au report de mon départ pour réparer les dégâts est ce que c’est clair ?

Jin Kee sentait bien que le marchand désirait profiter de la situation pour se faire quelques pièces sur son dos, croyant évidemment avoir affaire à un petit Moine inoffensif et stupide. Alors que le jeune Moine allait ouvrir la bouche pour parler, il sentit la main pesante de son éventuel employeur sur son épaule avant que celui-ci ne prenne la parole.

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Alors qu'on lui présentait ses excuses le marchand explosa traitant de tous les noms l'imbécile qui avait osé détruire une de ses caisses. Pendant que Jin réfléchissait à une solution pacifique à cette altercation, son employeur s'était levé à une vitesse stupéfiante et avait posé sa main grassouillette sur son épaule. Il parla alors d'une voix forte :

- Vous n'allez pas tabasser mes employés quand même. D'autant que l'espèce d'abruti qui vous sert de garde me parait bien mauvais !

La boutade ne sembla pas plaire à l'autre marchand qui lança :

- Vous pensez qu'il va trembler devant l'idiot qui vous sert ?!?

L'employeur émit un gloussement étrange et son oeil se mit à briller comme si il avait eu une idée géniale, il prit alors une voix plus mielleuse :

- Je vous mets au défi de parier trois pièces d'or que mon garde écrase le votre.

- Tenu.

- Et les autres là. Venez voir comment Monsieur Seheron l'Escroc va se faire ridiculiser. Si vous voulez faire des paris. C'est ouvert !

Alors le jeune moine s'écarta du marchand tandis que le guerrier en face s'avançait. Il donna l'occasion à Jin d'observer plus en détail. Il était grand et costaud, cela semblait évident mais il avait une démarche un peu gauche surement une blessure à la jambe, en outre il avait une vilaine cicatrice qui parcourait son visage, c'était un mercenaire au rabais pour les personnes n'ayant pas beaucoup d'argent. Cela se remarquait d'ailleurs dans ses habits, il portait un plastron de cuir et des bottes de même matières, les deux étaient usés et rappés, sa chemise qui devait être blanche à l'origine était désormais marron et portée de nombreuses taches de vin, son pantalon de laine s'effilochait aussi. Néanmoins ce n'était pas un adversaire à sous-estimer. En raison de sa carrure il aurait pu tout à fait casser n'importe quel blanc-bac en deux. S'approchant il dit à Jin d'une voix rauque mais basse :

- J'espère que ton patron ne t'aime pas pour ta petite tête toute mignonne, sinon il va être déçu du résultat.

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Jin Kee utilise son don. Il attaquera donc en dernier.

Le garde du corps à un TAC0 de 19 et Jin Kee une CA de 8. Il devra donc avoir un résultat égal ou supérieur à 11 pour réussir.

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L'attaque du pirate fait 1d6-1 de dégâts en raison de l'état pitoyable de l'arme. Dès lors Jin Kee perd un seul PV et peut attaquer son adversaire.

Comme Jin Kee s’y attendait lorsque le gros marchand intervint, ce dernier arrangea donc un combat entre le jeune Moine et le guerrier qui servait de garde du corps à l’autre marchand. Bien que semblant usé par le temps et de nombreux combats, le guerrier avait tout d’un vétéran expérimenté donc il allait falloir se méfier de lui. Ce genre d’individu était plein de surprises. Après de brèves boutades entre les 2 marchands puis une rhétorique du guerrier à l’encontre de Jin Kee, celui-ci attaqua et surprit le Moine par sa vivacité. Heureusement pour Jin Kee, l’épée bien émoussée du guerrier n’était pas assez tranchante pour infliger de lourds dégâts aussi le Moine s’en tira avec une légère blessure à l’épaule. Il fallait réagir rapidement. Jin Kee se lança donc à l’attaque avant que son adversaire ne puisse en tenter une nouvelle.

Jin Kee a un TACO de 18 en combat à mains nues et son adversaire a une CA de 8. Jin Kee doit donc faire au moins 10 pour toucher.

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En raison de sa Force Exceptionnelles, Jin Kee cause 1D4 + 3 de dégâts.

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Avec l’extrême vivacité dont il savait faire prevue, Jin Kee se lança à l’attaque et envoya une grêle de coups de poings et de pieds dans différentes parties du corps du guerrier. Si au début, l’expérience de ce dernier lui permit de contenir les premières attaques du Moine, celui-ci fut rapidement dépassé et du encaisser les enchaînements suivants qui lui frappèrent le torse et le visage. Le guerrier parvint à reculer et se mettre à bonne distance pour ne plus être à portée des attaques de Jin Kee. Bien qu’étant amoché, le vétéran mercenaire était de forte constitution et semblait toujours apte à se battre.

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Un peu rouillé le guerrier ne put faire une attaque efficace et se contenta d'un faible coup à l'épaule sans gros dommages. Par contre le moine se lança lui dans une série d'attaques aux poings qu'il parvint à parer dans un premier temps mais ensuite un coup lui brisa un cote. Furieux il rugit et se rua une nouvelle fois sur son adversaire.

Comme précédemment le mercenaire doit avoir un résultat supérieur ou égal à 11.

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Comme Jin Kee s’en était douté, malgré les nombreux coups que son adversaire avait reçus au visage et au torse, la détermination de ce dernier n’avait en rien été altérée. Le mercenaire semblait même enragé de s’être ainsi fait malmené par ce qui n’était pour lui qu’un petit gringalet en tenue de Moine. C’est pour quoi il se rua à l’attaque sans attendre dans l’intention de lui porter un violent coupe d’épée afin de clore le combat, calmer les nerfs du mercenaire et sauver ainsi sa face aux yeux de son employeur et des gens de plus en plus nombreux qui assistaient au combat.

Malheureusement pour lui, Jin Kee ne s’y laissa pas prendre une seconde fois et effectua un magnifique salto arrière pour esquiver cette attaque. La lame du mercenaire siffla sans atteindre son but. Jin Kee se remit souplement et rapidement en garde puis, profitant du déséquilibre de son adversaire emporté par son élan, le Moine se rua à nouveau à l’attaque dans la ferme intention de lui faire goûter à nouveau ses poings et ses pieds.

Jin Kee ayant toujours le même TACO et le mercenaire ayant toujours la même CA, il doit toujours faire au moins 10 pour toucher.

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Jin Kee lance toujours 1D4 + 3 de dégâts.

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L’assaut de Jin Kee fut à nouveau mitigé. Bien que ses premiers enchaînements eurent portés du fait que le mercenaire se trouvait déséquilibré en donc dans l’impossibilité de parer ou esquiver efficacement, il réussit à se rétablir et para tant bien que mal les enchaînements suivants, se servant de ses avant bras comme boucliers pour se protéger le visage. Malgré cela, les coups portés par Jin Kee avaient cette fois fais très mal et le mercenaire avait le nez cassé d’où s’écoulait du sang épais. De plus, il avait un œil au beurre noir et à moitié fermé. L’issue du combat était toujours incertaine mais une chose était sure, si le vainqueur allait être le mercenaire, il ne s’en sortirait pas indemne et sa victoire lui coûterait cher.

Jin Kee reprit son souffle et se mit rapidement en garde, prêt à poursuivre le combat.

Cette fois ci, Jin Kee n’utilise pas son Don.

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Emporté par son attaque et affaibli par les coups, le garde tomba au sol sous les frappes du moine. Il respirait encore mais il avait sûrement une ou deux côtes cassées et il était inconscient. Le plus riche des deux marchands se mit alors à applaudir et lorsque le moine se retourna, il lui fit une révérence en disant d'une voix flagorneuse :

- Permettez moi de vous présenter mon admiration pour votre magnifique prestation.

Alors il se releva et approcha de son collègue en lui lançant qu'il devait envoyer l'argent. A contrecœur l'autre laissa tomber les pièces d'or sur la table et partit. Autour d'eux des marins et des dockers réglaient les montants de leurs paris entre eux. Apparemment le spectacle de Jin avait fait plaisir à pas mal de monde. Ainsi le négociant donna une claque amicale sur l'épaule du gagnant en disant :

- Eh ben ! On peut dire que vous êtes un bon vous. Nous partons dans une heure ou deux et le salaire pour l'expédition sera entre trois et cinq cents pièces d'or. Ça vous intéresse ?

La situation s'était rapidement dégradée alors qu'Angadil s'attendait simplement à un échange de banalités entre le Moine et son patron aviné. Toutefois, il comprenait la colère du marchand lésé, la perte de denrées alimentaires étant souvent un grave problème... bien que les hommes ici présents semblaient visiblement vivre dans une opulence presque indécente. Lorsque le mercenaire sortit son arme, le rôdeur fit un pas en avant, main sur la poignée de son épée principale, pour parer à toute complication et suivre le combat.

Si le mercenaire semblait expérimenté, en dépit d'une arme à l'aspect assez misérable, il étonna Angadil en ne réussissant pas à atteindre cet étrange religieux. Contre toute attente, le combat tourna court et les yeux du lycanthrope se plissèrent quand chacun eut touché son adversaire, afin de ne manquer aucun détail. L'homme, en dépit de son aspect inoffensif, semblait détenir une force physique peu commune qui mit au tapis le mercenaire malgré son équipement, très certainement supérieure à la sienne sous forme Humaine.

Au vu des évènements, il supposa que l'homme venait pour proposer ses services au marchand, ce qui fut confirmé peu après par ce dernier. Toutefois, il dut admettre que l'attitude du grassouillet le laissa sceptique et le faisait s'interroger sur les similitudes de caractères entre ceux qui allaient visiblement être ses compagnons de voyage. Il attendit tout de même d'entendre la réponse du Moine avant de se manifester.

Alors que Jin Kee se remit en garde, prêt à agir ou réagir, le mercenaire tomba au sol, agonisant, mais heureusement vivant. Apparemment, le guerrier avait eu son compte. Le jeune Moine baissa donc sa garde puis se retourna lorsqu’il entendit derrière lui les applaudissements de son employeur qui ne manqua pas de le féliciter, accompagnant ses mots d’une révérence. Le Moine soupçonna alors que le marchand fut plus ravi d’avoir gagné son pari qu’impressionné par les compétences martiales de Jin Kee, soupçons qui se confirmèrent lorsque celui-ci se désintéressa en hâte du Moine afin d’aller récupérer ses gains auprès du marchand rival qu’il ne manqua pas non plus de narguer. Le pauvre marchand avait non seulement perdu sa marchandise, mais la défaite de son employé lui avait non seulement coûté quelques pièces de plus, mais lui avait ôté tout espoir de se voir rembourser la perte de sa caisse et de son contenu. D’ailleurs, le combat avait également fait d’autres heureux et mécontents puisque ceux qui avaient pariés sur Jin Kee empochaient leurs gains des poches de ceux qui avaient parié sur son adversaire. Nul doute que cela allait faire bénéficier au Moine d’une certain popularité, bonne ou mauvaise selon les cas.

Le marchand revint alors vers Jin Kee afin de le féliciter encore une fois puis lui annonça que le départ s’effectuerait d’ici une heure ou deux et lui parla aussi du montant du salaire.

- Très bien, cela me semble correct. Y’a-t-il quelque chose que je puisse faire à présent ?

En effet, le départ n’étant pas prévu avant au moins une heure et n’étant pas disposé à méditer, Jin Kee préférait s’occuper de manière active afin de tuer le temps.

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Aussi rapidement qu'ils s'étaient rassemblés, les badauds repartirent vaquer à leurs occupations. Le marchand au grain partit lui aussi, en laissant là son garde, sûrement enverrait il un laquais le récupérer. Ayant très apprécié cette petite distraction, le négociant se rassit sous son auvent et Jin demanda même ce qu'il pouvait faire. Profitant de l'occasion, le marchand qui avait pensé envoyer Angadil dit au moine :

- Oui justement. J'ai commandé une paire de botte à un artisan de la ville. J'ai déjà payé, vous n'aurez juste qu'à la récupérer. Elles sont au nom de Eamon Guerrin. Allez-y.

Il lui indiqua rapidement où se trouvait le vendeur de bottes et il continua à manger son plat de viande.

Lorsque Eamon donna ses instructions à Jin Kee, ce dernier regretta Presque sur le moment d’avoir proposé ses services. En effet, bien qu’étant du genre humble, le Moine n’était pas très enthousiaste à jouer les coursiers ou les larbins de service mais son honneur lui interdisait de revenir sur sa parole, c’est pourquoi, après avoir répondu par l’affirmative et une légère inclinaison de tête vers le bas en guise de salut, Jin Kee tourna les talons puis s’éloigna de l’étal du marchand, passant devant un groupe très hétéroclite composé d’un Prêtre, de son apprenti, plusieurs Humains dont 2 semblaient appartenir à une classe sociale d’élite, 2 Elfes dont les traits fins et délicats ressemblaient quelque peu à ceux de Jin Kee et d’un jeune homme, lui aussi pourvu d’un visage fin et gracieux, arborant une fine cicatrice sur la joue gauche et une chevelure faisant penser à une crinière. Jin Kee passa devant eux sans s’arrêter mais prit malgré tout la peine de les saluer puis continua sa route en direction du quartier où l’artisan résidait.

Un quart d’heure plus tard, Jin Kee arriva à destination et entra dans la boutique sans attendre, désireux de s’acquitter de cette tâche le plus rapidement possible. Le jeune Moine annonça donc à l’artisan qu’il venait de la part d’Eamon Guerrin récupérer une paire de bottes.

Deux minutes plus tard, Jin Kee ressortit de la boutique en tenant « l’objet de cette courte quête » et mit un nouveau quart d’heure à regagner le port puis le auvent du marchand où le groupe que Jin Kee avait croisé en quittant les lieux était toujours présent. Alors qu’il progressait vers Eamon, Jin Kee dévisagea brièvement mais plus en détail le jeune homme à l’étonnante coiffure qui lui rappelait vaguement la barbe épaisse de Gurdil le Nain. Bien que d’apparence assez frêle, tout semblait indiquer dans sa façon de se tenir une certaine assurance et une certaine force. Ceci était bien sur accentué par les armes dont il était équipé, un véritable arsenal de combattant. En effet, le jeune homme était équipé de deux épées, l’une courte, l’autre longue et un arc en bandoulière lui barrant le torse. Cela semblait étrange pour un individu semblant aussi jeune mais après tout, il ne fallait pas se fier aux apparences. Jin Kee lui-même, bien que jeune pour un Dragon, était selon les normes humaines déjà bien âgé et personne ne pouvait se douter qu’il était âgé de 82 ans, ni même d’ailleurs qu’il était en réalité un Dragon. La peau de ce jeune guerrier était pâle et ses yeux étaient d’un bleu éclatant et brillaient d’une flamme sacrée. Son visage était un peu plus large et un peu moins long que celui de Jin Kee mais était très fin et se terminait par un menton tout aussi pointu que celui du Moine.

Reportant son attention sur Eamon Guerrin alors qu’il arrivait à sa hauteur, Jin Kee lui tendit la paire de bottes.

- Voici! Trouver la boutique m’a été relativement facile grâce à vos indications précises. Si vous n’avez plus besoin de moi, je vais me retirer le temps qu’il soit l’heure de partir.

Eamon Guerrin répondit à Jin Kee qu'il n'avait pour le moment plus besoin de lui et que si c'eut été le cas, il le lui ferait savoir, puis le congédia d'un signe dédaigneux de sa main grassouillette. Le ton qu'avait employé le marchand avait été d'une outrageante arrogance et cela avait fortement irrité le Moine qui comme d'habitude, avait gardé son calme malgré la frustration. Remerciant intérieurement Kwon le Rédempteur de l'avoir fait élevé par les Moines du Temple de Wu Tong et de l'avoir ainsi permit de maîtriser ses émotions, Jin Kee salua Eamon et se retira quelques mètres plus loin, vers un endroit où il n'y avait pas beacoup de monde puis s'assit en tailleur afin de médier jusqu'à l'heure du départ.