[RP Libre] Eauprofonde - Du repos bien mérité

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Sujet RP Libre sans aucune remise de XP
Tout personnage accepté

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La journée ne faisait que commencer dans la somptueuse cité d'Eauprofonde. C'était le principal centre de commerce des régions au nord du Mitan Occidental et son port ne faisait qu'ajouter un peu plus d'activité aux alentours. Mais ce n'était pas le port qui intéressait Gurdil, le Guerrier Nain heureux d'avoir enfin achevé une longue et pénible quête. Il tenait fermement dans sa main la récompense qu'on lui avait donnée: une magnifique pierre précieuse qui, semblait-il, valait plusieurs centaines de pièces d'or. Il jouait avec la gemme dans sa main sans toutefois risquer de la lâcher. L'aventurier désormais seul parcourait une rue commerçante à la recherche d'un étal d'armes intéressant, ce qui signifiait pour un Nain du matériel de qualité mais à moindre coût !

Les marchands qui proposaient des armes ne se comptaient pas mais Gurdil savait examiner chaque étal avant de faire son choix. Il ne fallut pas attendre longtemps avant qu'il ne dégote un sympathique Nain qui exhibait fièrement ses marchandises. Des épées courtes en fer et en acier étaient disposées sur une petite table tandis que des armes plus lourdes comme des masses ou des haches reposaient sur un gros coffre. La grande table au centre de son étalage présentait des dagues mais également une épée à deux mains, une épée longue et deux splendides haches. Le Nain propriétaire salua Gurdil dans l'espoir qu'il s'intéresse à ses produits.

- Salut ami ! Tu cherches des armes de qualité ? Tu n'en trouveras pas de meilleures chez les humains, crois-moi ! cria-t-il en interpellant d'autres passants dans la rue. Venez, approchez ! Achetez de la qualité, achetez Nain ! J'ai tout ce qu'il vous faut: épées, haches, gourdins ou armure !

Tel son nom est écrit sur une enseigne accrochée plus haut, Kardhal regarda Gurdil avec le plus grand intérêt. Il comptait sur ses frères de races pour montrer aux gens leur solidarité mutuelle. Le Maître-Forgeron présenta deux belles oeuvres: une sombre hache d'arme et une énorme hache en argent.

- Jetez un oeil à ça ! Je vous présente le nec plus ultra en matière de hache naine enchantée: celle-ci brille dans le noir, ainsi vous ne vous sentirez plus seul dans un donjon ! Et voici Tranche-Kador, mon ancienne compagne: elle doit comptabiliser un total de trois cents victimes mais n'a rien perdu de sa puissance, ou de sa beauté !

Fier de pouvoir montrer ses deux vedettes, Kardhal ne fit aucune allusion aux prix de ces armes. Il se contenta de saisir un parchemin et le déplier devant les clients potentiels.

Spoiler:

Invité

Gurdil avait pris bien soin de s'écarter du port où régnait plus d'agitation que dans un village elfique pris d'assaut par un dragon sociopathe, et où, surtout, il savait qu'il risquait de tomber à l'eau pour couler comme une enclume avec un sac à dos. Il serrait sa gemme si fort que, sans ses gants, il se serait rapidement blessé la paume, mais il cherchait un magasin digne d'intérêt.

Certains péquenauds de la ville vendaient des articles pas trop pourris mais à un prix nécessitant davantage d'or qu'un tas de la taille de Gurdil. Il manqua par ailleurs faire avaler son nez à l'un des marchands qui avait sous-entendu que la hauteur du dit tas n'aurait pas représenté un prix très important. Il croisa également quelques "marchands" assez singuliers, des pouilleux vérolés qui voulaient revendre des bâtons au bout brûlés en les faisant passer pour des javelines d'excellente facture. Le Nain ria ouvertement lorsque les gardes du coin les arrêtèrent pour trafic, "faux et usage de faux".... pourtant il n'avait rien vu avec une lame sur leurs étals.

Il arriva finalement à un commerce qui lui sembla d'emblée fort sympathique, attiré par les prix prometteurs. Des mauvaises langues ont prétendu que c'est surtout parce qu'il espérait pouvoir bénéficier d'un rabais auprès d'un membre de son espèce mais celles-ci n'en ont désormais plus (de langue). Il écouta attentivement le discours du Nain mercantile puis regarda les articles, l'oeil brillant et la truffe humide (un espèce de débile se tenait à côté de lui devant l'échoppe et avait visiblement été aspergé par un seau d'eau tombé d'un balcon alentour).

Par les sourcils épais de Thrôr, ces armes sont splendides. On reconnaît la patte de l'expert. Quelles haches ! J'avoue que cette merveille illuminée m'intéresse mais bon, il y a le risque de créer des tensions si jamais je repars en voyage en groupe. Les Humains ne comprennent pas l'intérêt d'être voyant dans le noir. Celle-ci en revanche... magnifique. Voyons... houlà, je n'ai pas suffisamment d'or sur moi, il va me falloir revendre du matériel (et ma pierre). Dites-moi, pourriez-vous me la mettre de côté ? Le temps de refaire le plein de liquidités ?

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Le marchand Nain s'approcha de Gurdil pour lui parler d'une éventuelle affaire à conclure en laissant de côté ses autres clients, certains quittèrent les lieux pour aller voir ailleurs. Kardhal gardait tout de même un oeil sur les autres, conscient qu'il pourrait se faire voler par un gamin dans une ville aussi grande que Eauprofonde.

- Pas la peine de te tracasser ! Je vais regarder c'que t'as dans ton sac.
- Une masse d'arme, deux épées courtes et une maudite dague d'elfe.
- Voyons, 12 pièces d'or et je te débarrasse de toute cette ferraille ! Par contre, j'aimerai jeter un oeil à cette dague. Il faut avouer pour des Elfes, c'est du bon travail ! Je connais pas mal de monde qui serait intéressé par une telle arme. Je peux t'en donner une bourse de 130 pièces d'or pour le tout.

L'affaire était conclue: Gurdil refourgua son attirail au marchand qui lui tendit une bourse bien remplie. Il s'apprêtait à ranger son or nouvellement acquis dans sa propre bourse lorsque Kardhal apperçut le grenat qui brillait au soleil. Attiré par le précieux comme tout bon Nain qui se respecte, le marchand se proposa de la lui racheter.

- C'est un magnifique Grenat que tu as là ! s'exclama-t-il en sortant une espèce de cercle en verre qu'il ajusta à son oeil pour examiner la pierre. Mes talents me permettent d'enchanter les armes à l'aide de gemme ; ça pourrait m'intéresser. Tu serais prêt à me la vendre ?

Invité

Gurdil fut très heureux de refourguer tout son barda, en particulier la masse qui pesait aussi lourd qu'un Nain à la naissance, pour un bon pactole en plus. En récupérant l'or, les yeux du guerrier trapu brillèrent davantage qu'un feu de camp au milieu d'un labyrinthe de miroir. Ne me demandez pas comment je le sais, certaines choses doivent rester secrètes. Et, malgré son envie de gagner davantage de richesses, il hésita.

Disons que ça dépend. Combien m'en offrirais-tu ?

Il ne dévoila pas le prix théorique, au cas où.

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Jet de pourcentage pour connaître le prix proposé par le marchand Nain en fonction du poids de la gemme multiplié par le nombre de facettes présenté avec un bonus accordé pour la propreté du Grenat divisé par la racine carrée de la valeur de pression de la couche terrestre d'où la gemme fut extraite au moment de la subduction.

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Après avoir fouiné dans ses papiers et effectué quelques opérations à l'aide d'un crayon et de ses capacités mentales, Kardhal revint auprès de Gurdil l'air perplexe.

- Alors selon mes estimations ce Grenat vaut exactement 738 pièces d'or et 7 pièces d'argent ! Malheureusement, il fit la grimace mais elle disparut aussitôt, je n'ai pas cette somme sur moi. Pourrait-on trouver un autre arrangement?

Le marchand recommanda à ses clients de revenir plus tard, lorsque son affaire avec Gurdil serait conclue. D'ici-là, ils seront obligés de patienter. Kardhal avait de bonnes raisons pour interrompre ainsi son commerce à Eauprofonde.

Invité

Gurdil prit son air de conspirateur et s'écarta légèrement de la foule pour rester discret, du moins autant que possible pour un Nain enthousiasmé par une perspective de richesses. Sa cervelle fit rapidement un calcul.

Ecoute, je comptais t'acheter ta superbe hache. Si tu peux, on s'arranger sur ceci : la valeur du grenat moins celle de Tranche-Kador. Comme tous ses confrères, il avait tendance à personnifier les armes. Ce qui donne un total de 153 pièces d'or et 7 pièces d'argent. Et je pense que, vu ton commerce, tu possèdes suffisamment de talent pour en tirer une arme qui faudra bien plus que ce joyau, n'est-ce pas ?

Bien que l'idée de ne pas obtenir 700 pièces comme prévu attriste Gurdil, il espérait de tout coeur que son compatriote accepterait de lui céder cette hache.

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La fameuse hache de Kardhal resplendissait au soleil. Ainsi disposée, il était tout naturel que n'importe quel individu souhaitait s'y intéresser, plus particulièrement un Nain. Le marchand n'eut pas à réfléchir longtemps avant de donenr sa réponse à la proposition rationnelle de Gurdil.

- Et bien, c'est parfait ! s'exclama-t-il en roulant bien le r de parfait pour appuyer son contentement.

En vérité, Kardhal tenait énormément à sa hache mais il n'en a désormais plus l'utilité et préférerait avant tout autre chose la vendre à un autre Nain qui saurait parfaitement s'en servir. Il avait suffisamment voyagé et combattu dans sa vie et c'est pourquoi il était maintenant à la retraite. L'argent n'était plus une nécessité dans sa vie mais il ne fallait pas pousser trop loin non plus: retraite ou pas, un Nain reste un Nain. Il s'empressa d'aller chercher une bourse qu'il remplit de pièces pour la remettre à Gurdil. Il préférait finir sa journée en ayant perdu sa fidèle Tranche-Kador et un peu d'or mais en ayant gagné une magnifique gemme qu'il allait travailler, ce qui l'occuperait quelques jours.

- Adieu ma belle, contrairement à moi, tu vas continuer de t'amuser ! dit-il à Tranche-Kador en la saisissant pour la remettre à Gurdil. Il passa un petit coup de brosse dessus au préalable. Prenez soin de vous mon ami !

Invité

Les yeux brillants sous le coup de l'émotion, le Nain s'empara des pièces, des belles pièces d'or et d'argent, d'une main fébrile avant d'oser poser ses gants sur le manche de Tranche-Kador. La hache était véritablement magnifique et, déjà, Gurdil brûlait de la mettre à l'épreuve. Il remercia le très sympathique commerçant et le salua dans les règles.

Belle transaction, nous y sommes tous deux gagnants je pense. Que vous barbe soit fournie et votre bourse bien remplie durant de longues années.

Sur ces bonnes paroles, il s'éloigna, fier de sa nouvelle propriété, insultant les passants sur son chemin et dépréciant les bâtiments alentour "dont l'architecture était si éloigné de la splendeur des demeures naines que les concepteurs devaient avoir bu de la liqueur gobeline avant de prétendre travailler". Ce fut donc tout sourire qu'il se rendit dans une taverne pour profiter d'une bonne pinte de bibine fraiche.

Ayant retrouvé, seul, le chaos caractéristique des rues d'Eauprofonde, Nilomin s'empressa d'aller rejoindre la taverne la plus proche. La lumière produite par le Soleil était de plus en plus agressive pour les yeux du Drow, même avec le capuchon sur sa tête. Il bouscula quelques passants par-ci par-là, se perdit une ou deux fois avant de retrouver son chemin pour finalement atterrir devant l'entrée d'une taverne proche du marché qui se tenait un peu plus loin et qui avait l'air de grouiller d'activité. Lorsqu'il ouvrit la porte, Nilomin constata que l'ambiance était tout autre : pas de musique, un grand lustre au plafond qui éclairait le centre de l'établissement en créant des coins d'ombres près des murs sans fenêtres et une clientèle peu nombreuse et silencieuse. En vérité, tout le monde était en train de discuter mais le volume sonore était si faible si l'on comparait aux autres tavernes.
** Cet endroit me convient ! Les gens ont l'air sérieux et personne n'est en état d'ivresse... **
Naturellement, après que l'Elfe eut refermé la porte, tout le monde le dévisagea. Même avec son capuchon, les gens pouvaient identifier la nature maléfique de l'étranger. Néanmoins, Nilomin fit tout ce qui était elfiquement possible pour effacer tous les préjugés à son égard et en essayant de détendre l'ambiance qui ne semblait déjà pas très joyeuse.
- Bonjour mes amis, je viens en paix ! Je suis ici pour me détendre après une dure journée de labeur et cet endroit me semble fort agréable. Si cela ne dérange personne, je vais aller m'installer au fond, là-bas...
Apparemment, cela ne dérangeait effectivement personne et les gens reprirent leurs activités peu distrayantes. Tout en se déplaçant entre tables et chaises occupées, Nilomin se demandait s'il n'était pas entré dans une sorte de club privé mais l'enseigne qu'il avait vue avant d'entrer indiquait "Divine Plénitude : Entrée libre".

Il trouva une place confortable à une table où une homme était déjà assis, ou plutôt affalé. En effet, le client avait les bras croisés sur la table et la tête reposant entre deux ; il semblait endormi. Sans faire le moindre bruit, Nilomin prit place et inspecta les environs. Il découvrit qu'un peu plus loin un coin avait été aménagé avec des chaises et des fauteuils disposés en cercle. Un Nain siégeait au centre et racontait une histoire, ou plus la fin :
-...le bougre n'avait plus un sou en poche mais il était bien content d'être encore en vie. Voilà ce qui arrive quand on ne fait pas attention à son argent, il faut savoir l'investir correctement sinon c'est cuit pour vous ! Voilà, c'est la fin de mon histoire, j'espère qu'elle aura plu à certains et que d'autres auront la gentillesse de me verser un pourboire...
Certains des spectateurs applaudirent à la fin de l'histoire, qui venant d'un Nain parlait obligatoirement d'argent, mais d'autres se sentant offensés par sa réclamation se sentirent obligés de râler.
- D'accord, ton histoire était pas mal mais ici on est pas là pour payer afin qu'on nous divertisse ! N'oublie pas qu'on t'a prévenu à ce sujet Dorkhan, c'est pas parce que tu es un Nain que tu dois te sentir obligé de demander de l'argent !
- Bon, dans ce cas je ferai mieux de filer ; au moins j'aurais essayé ! Je laisse ma place...
Le Nain nommé Dorkhan sauta de son siège et se perdit dans la taverne, derrière les tables et les chaises, laissant un public un peu sur sa faim. Nilomin quant à lui aurait bien aimé connaître toute l'histoire, même s'il se doutait qu'elle parlait d'un pauvre homme qui avait joué aux jeux, puis empoché beaucoup d'argent avant de le perdre tout aussi stupidement, et enfin de n'avoir pu rembourser les dettes.

La place de conteur demeurait inoccupé et l'Elfe Noir était tenté d'aller s'y asseoir pour raconter une histoire à son tour, il avait déjà une petite idée sur la chose même s'il n'avait encore rien préparé. Il était sur le point de se lever lorsque tout à coup un homme barbu vêtu d'un tablier noir ne s'interpose. Il parlait d'une voix étouffée.
- Je suis Dean. Que puis-je vous servir mon bon monsieur ?
- Je prendrai un verre d’eau sucré avec une tranche de citron.
- Hum... d'accord, je vous rapport ça de suite.
Un peu étonné, le tavernier retourna à son lieu de travail pour servir le nouveau client. Même si tous les gens présents semblaient sérieux, tous buvaient de l'alcool ! Après un petit moment d'inactivité, le tavernier revint avec le verre d'eau qu'il posa sur la table de Nilomin. L'Humain ne savait pas trop ce qu'il allait faire payer à l'Elfe, peut être une pièce d'argent pour le sucre, et une autre pour la tranche de citron. Une fois la transaction effectuée, Nilomin put savourer son précieux liquide en toute tranquilité, à côté de son voisin qui ronflait presque. Lorsqu'il posa ses lèvres sur le verre et que l'eau qui était censée être sucrée coula sur sa langue, Nilomin se rendit compte que la boisson avait simplement un goût... d'eau. Le tavernier avait probablement du ajouter trois grains de sucre pour faire en sorte que la requête du client soit satisfaite.

Le temps passait et le fauteuil du conteur toujours vide commençait à irriter le Drow. Il s'empara de son verre à moitié vide, se leva, et s'avança vers le public qui s'endormait. Tout en enroulant son manteau noir autour de lui, le barde prit place sur le fauteuil en posa son verre sur le petit tabouret adjacent prévu à cet effet. Il frappa dans ses mains pour attirer l'attention.
- S'il vous plait rapprochez-vous et joignez-vous à moi pour écouter la fabuleuse histoire de la Pierre d'Al-Eth !
Ceux qui étaient sur le point de s'endormir prêtèrent l'oreille au barde qui réfléchissait au récit qu'il allait conter. D'autres qui étaient assis ailleurs dans la taverne se levèrent pour aller écouter l'histoire, curieux de pouvoir entendre quelque chose de nouveau. Apparemment, cela ne gênait personne qu'un mystérieux individu encapuchonné s'adresse à un public découvert. Confiant, Nilomin commença son récit :
- C'est l'histoire de quatre... non, trois aventuriers qui n'avaient pratiquement rien en commun mais qui allaient devoir voyager, combattre et souffrir ensemble : un Homme, un Elfe et un Nain.

C'est dans la magnifique cité d'Eauprofonde
Dont les rues et ruelles grouillaient de monde,
Que nos aventuriers déjà harrassés,
Cherchaient un endroit où se prélasser.

Mais ils n'eurent pas le temps de souffler
Qu'un homme désespéré, d'une quarantaine d'années,
Pria nos aventuriers de l'aider dans sa quête :
Rechercher une pierre gardée par des bêtes

La Pierre d'Al-Eth, telle qu'on la nommait
N'était rien de plus qu'une antiquité désormais.
Mais au vu des trésors dont ils allaient être récompensés,
Nos aventuriers ne pouvaient que s'y risquer !

L'un des auditeurs, dont la curiosité surpassait le respect de la parole, posa une question qui allait avoir de lourdes conséquences par la suite :
- Mais qui étaient-ils, exactement, ces aventuriers ? Ils n'ont pas de nom ?
- En vérité, répondit Nilomin nullement offensé, il s'agit d'une expérience personnelle. L'Humain s'appelait Jin Kee, il était moine et venait de très loin. Le Nain se nommait Gurdil et... ah tiens le voilà !
A ce moment précis, un Nain entra dans la taverne : c'était Gurdil qui affichait un large sourire aux lèvres et qui tenait fermement une hache d'arme à deux mains très impressionnante. Nilomin fit signe à son ami pour qu'il le reconnaisse mais celui-ci, devant l'ambiance pas très "naine" de l'établissement, ne put s'empêcher de râler un bon coup :
- Mais merde, où est-ce que je suis encore tombé ?! Ca m'a tout l'air d'être une taverne d'Elfes !
- Bonjour étranger ! Vous êtes Gurdil alors ? fit un des spectateurs qui porta ensuite son regard sur le barde. Mais vous, qui êtes-vous ? On aimerait bien savoir à qui on doit cette aventure.
- Moi je m'appelle Nilomin, le barde de la troupe !
- Montrez-nous votre visage voyons !
- Je ne pense pas que cela soit une bonne idée... hé, arrêtez !
Deux des clients de la taverne s'approchèrent du barde et lui ôtèrent de force son capuchon afin de révéler sa nature de Drow. Les deux humains avaient des bras presque trois fois plus gros que ceux de l'Elfe et celui-ci pensa qu'il serait bon de ne pas mettre les clients en colère. Lorsque tous purent admirer (dans le mauvais sens du terme !) son visage, des exclamations d'horreur ou d'étonnement se firent entendre dans tout l'établissement. Le tavernier, irrité, lança un avertissement :
- Par l'Oeil de Helm, on nous a abusé ! Monsieur le barde, je vous conseille de quitter mon établissement si vous ne voulez pas d'ennuis, vous faites fuir mes clients ! Partez !

Ainsi, Nilomin se fit jeter de la taverne par les deux gros bras mais avant cela, il s'empressa de finir son verre d'eau sucré au citron. Quant à Gurdil, qui n'avait quasiment rien compris à la scène étant donné la vitesse à laquelle cela s'était passé, se fit bousculer par le Drow jusqu'à ce que les deux aventuriers se retrouvent à la rue. La porte de la taverne se reclaqua derrière eux et Nilomin fit mine d'enlever la poussière de son manteau qui avait été saisi juste avant.
- Je suis vraiment désolé Gurdil, je ne pensais pas provoquer ce genre de réactions dans cette taverne qui me semblait pourtant correcte ! Qu'ils sont stupides ces humains quand ils s'y mettent... Bon, il va nous falloir trouver un autre endroit où faire la fête. A ce propos, tu as pu obtenir un bon prix de la gemme ?
Nilomin espérait qu'en tournant la discussion sur une éventuelle fête entre amis, il pourrait ainsi calmer Gurdil qui avait toutes les raisons pour être énervé : il s'était non seulement trompé de taverne, mais il avait été surpris en compagnie d'un Elfe Noir et ils avaient ainsi été mis à la rue devant toute une clientèle.

Peu de temps après que Nilomin eu terminé sa phrase, une silhouette encapuchonnée sortit de la taverne. Les deux aventuriers se tournèrent vers le nouveau venu. Visiblement, c'était une femme avec de longs cheveux blonds d'un mètre soixante-dix environ et d'une cinquantaine de kilos. Jaïna resta quelques instants sans rien dire devant les regards interrogateurs du Nain et de l'Elfe Noir puis pris la parole.

Je me nomme Jaïna Dell, je suis prêtresse de Labelas Enoreth et j'ai entendue votre histoire dans la taverne et elle m'intéresse. Mais ne restons pas ici, j'ai cru comprendre que vous n'aviez pas d'endroit où aller ? Suivez moi je vous pris, allons chez moi.

Les deux aventuriers se lancèrent un regard et décidèrent de suivre la femme. Le voyage se passa en silence dans les ruelles de Eauprofonde, heureusement, la cellule du temple de Labelas Enoreth n'était pas loin et ils arrivèrent en une dizaine de minutes. Jaïna était toujours encapuchonnée et cela lui plaisait de cacher ainsi son identité. Elle avait l'intention de faire partie de ce groupe d'aventurier et ainsi de suivre les conseil de Labelas qui lui avait demander de se trouver des amis fidèles, même si l'un d'eux devait être un Drow.
Une fois dans la chambre, la prêtresse alluma deux encens, fit un signe devant une icône de son Dieu puis se tourna vers les deux autres personnage et tenta d'engager la conversation.

Alors vous avez trouvé la pierre d'Al-Eth ?