[Validé] Identité de Raistlin

L’avènement d’un mage sombre…


Raistlin, rentrait dans sa 22 ème année, et plus que jamais son plan était à la mesure de ses espérances, voir même les dépassait. Le jeune homme pu donc reprendre ses activités à un rythme plus soutenu, les vieil Elren ne pouvant plus le surveiller. Un jour, un des gardes informa Elren qu’un cadavre venait d’être exhumé la nuit dernière, le garde lui dit aussi de surveiller ses élèves de près, car récemment ils avaient eu à faire face à des nécromanciens. Cela n’inquiéta pas plus que ça le vieux mage. Mais grande fut sa surprise, quand le soir même il apprit de la bouche de son fidèle élève qui lui apportait sa boisson, que la veille Raistlin était parti peu après minuit, une pelle à la main, et direction du cimetière. Le vieux mage fut obligé de voir la vérité en face : le comportement étrange, le vol des livres, l’arrogance, les sorties nocturnes, et maintenant cette histoire. Il n’y avait plus aucun doute possible, la personne qui avait déterré ce cadavre était bien Raistlin. Et qui sait quel autre crime il avait bien pu commettre ! Fou de rage, Elren somma Théagan d’aller chercher le fauteur de trouble. Trop heureux de voir la colère que semblait éprouver le mage envers son favori, le jeune apprenti s’acquitta de sa tâche avec zèle. Ainsi arrivant devant la chambre de Raistlin, il ouvrit la porte sans frapper et dit sans ménagement :

- Le maître veut te voir.

Raistlin, étendu sur son lit, accorda un regard bref et glacial à son « camarade », avant de répondre en soupirant :

- Très bien j’arrive…

Il se mit en route, et remarqua que le messager le suivait, railleur, il ajouta :

- Tu sais, tu n’es pas obligé de me suivre, il vaudrait mieux que tu aille étudier comme les autres… même si ça ne sert à rien…

D’ordinaire muet aux réflexions de Raistlin, Théagan répondit néanmoins :

- Non, je ne crois pas. Vois-tu, je pense même que tu te trompes cette fois ci, le maître n’avait pas l’air heureux d’apprendre où tu étais allé hier soir. Il ponctua sa phrase par un sourire empreint d’un triomphalisme certain.

Le sang de Raistlin ne fit qu’un tour, il s’arrêta brusquement de marcher, et vociféra après son camarade :

- Idiot ! Tu lui as dit ! Tu n’as donc aucun bon sens, à défaut d’avoir du talent ?! Ton erreur vous coûtera très cher, à tous !

L’élève naïf ne fit pas attention à cette menace, et répliqua :

- Garde tes menaces pour toi ! Car ce n’est pas contre moi, que le maître est fou de rage, mais toi en revanche… eh bien tu risques de passer un mauvais quart d’heure, et pour rien au monde je ne raterai ça !

- Dans ce cas là, tu risques d’être fort surpris.

Ajouta simplement Raistlin avant de retourner dans sa chambre, pour prendre sa petite dague. L’affrontement était fort probable, et bien qu’affaibli par le poison, le vieux mage restait un adversaire de valeur. Pour le jeune apprenti, mieux valait mettre toutes les chances de son côté. Ainsi il marcha jusqu’au bureau de son maître, entra et toisa ce dernier d’un regard noir, sans équivoque. Un silence s’instaura entre les deux hommes, qui se jaugeaient du regard. Puis rompant ce même silence le vieux mage s’adressa à son interlocuteur :

- Dans ma vie, j’ai eu beaucoup d’apprentis… Et pourtant jamais quelqu’un de ton espèce, à la fois brillant et à l’âme aussi noire que de la plus impénétrable des obsidiennes. De tous mes apprentis tu es celui dont j’étais le plus fier, et celui qui me déçoit le plus… Alors je te le demande Raistlin, abandonne ces chimères qui te rongent, ne me force pas à mettre fin à tes jours.

Le vieux mage n’avait décidément rien compris du stratagème de Raistlin, du moins c’est ce que ce dernier pensait :

- Pauvre fou ! Regardez-vous ! Vous n’êtes plus que l’ombre de vous-même, un vieillard sénile ! Comment croyez-vous pouvoir me défaire ?!

Mais ce que le jeune mage impétueux n’avait pas saisi, c’était la manière que son maître utiliserait, certes Raistlin avait la jeunesse et la fougue pour lui. Mais le vieil Elren n’était pas encore mort… Se résignant devant l’évidence, le vieux mage se leva et avança de quelques pas, il avait envie d'en finir le plus vite possible afin de ne pas perdre son temps. Elren, se lança alors dans une incantation dont lui seul avait le secret, et déchaina sur son apprenti un faisceau d'énergie magique. Le jeune mage, pris au dépourvu par la maitrise d'Erlen, et par cette déferlente magique, ne put éviter entierement le faisceau. Il fut arracher au sol, comme traverser de part en part part un millier de poignard affutés, avant de retomber lourdement. Dès lors, Elren se rapprocha du jeune homme, s’accroupit auprès de lui et dit :

- Cela me mortifie d’avoir à faire cela, mais tu ne me laisse pas le choix…

Les yeux de Raistlin s’embrasèrent d’une lueur indéfinissable. Il ne pouvait être vaincu, cela n’était pas envisageable. Il lui restait une échappatoire, et il se devait de la saisir. L’adrénaline afflua de nouveau dans tout son être. Et d’un geste vif comme l’éclair, il attrapa sa dague, avant de l’enfoncer dans le ventre de son ancien maître, et ce jusqu'à la garde. Elren essuya le coup sans s’y attendre. Il recula, regarda avec un air incrédule, son adversaire et la dague, avant de s’affaler sur le sol de tout son long. Pendant ce court instant Raistlin, meurtri mais mû par l'adrénaline, s’était péniblement relevé. Et, comme dans une symétrie morbide, il s’accroupit lui aussi auprès de l’homme, lui relevant la tête avant de murmurer de sa voix doucereuse :

- Bien vous êtes défait, ne vous en faites pas Maître, le poison ne tardera pas à faire son effet…

Le vieil homme attendant la mort, rétorqua faiblement :

- Ainsi donc tu n’as rien compris ? Non Raistlin, certes tu m’as vaincu, mais ton destin et scellé. Tu souffriras Raistlin, comme jamais tu n’as souffert, tu souffriras pour le mal que tu à fait et le mal que tu feras. Et même si tu n’en ressens que peu les effets dès à présent, ce sort que je t’ai jeté, sera ta pénitence….

La voix du mage s’éteignit, ses yeux se révulsèrent, et toute trace de vie quitta son corps. Raistlin savait qu'il ne devait sa survie qu'a la chance, et à sa dague, fixant le corps inanimé, le jeune mage s’interrogea quelque peu sur la portée des paroles de feu Elren. Se relevant, il vit un visage dans le miroir devant. Les yeux l’interpellèrent en premier, ils étaient doré comme à l’or fin, il remarqua ensuite la peau, elle aussi semblait recouverte d’une fine couche d’or. Une chevelure d’un blanc immaculé entourait ce visage pour le moins étrange. Raistlin pensa tout d’abord qu’une personne se trouvé derrière lui, mais il se rendit rapidement à l’évidence. Ce visage qu’il contemplait, ce visage si peu… naturel, ce visage était… le sien. Les questions se bousculèrent dans la tête du jeune homme, mais une seule et unique réponse s’imposa, le fameux sort… Raistlin fut tiré de ses réflexions pas un bruit près de la porte, se tournant il aperçut une silhouette s’éloigner en courant. Il se souvint de son camarade, qui avait assisté à toute la scène comme pétrifié. Le mage ne pouvait pas se permettre que cet idiot donne l’alerte. Aussi se lança t-il à sa poursuite. Mais il arriva trop tard, s’arrêtant près de la porte de la bibliothèque, il entendit très nettement :

- Horrible !Mort… Raistlin… Raistlin a tué maître Elren !

A ce moment là il affect un air grave et menaçant, puis entra silencieusement dans la bibliothèque pour faire face à ses trois « camarades ». Il demanda doucement :

- Que disais-tu Théagan ?

Mais Théagan était trop choqué pour parler, ce fut donc un autre apprenti qui répondit au mage :

- Traitre, tu es un traitre ! Nous te ferons payer la mort de maître Elren !

Raistlin, affaibli par son dernier combat, ne pouvait pas se permettre un nouvel affrontement, d'autant qu'avec quatre adversaire, la chance était cette fois contre lui. ne tiendrai pas longtemps seul face à quatre adversaires, et ce même si son talent dépassait le leur. Il lui fallait trouver une solution pour les vaincre, et ce le plus rapidement possible. Une idée lui traversa la tête. Soudain il lança un orbe de feu qui alla s’écraser contre une des poutres vermolue qui soutenait la toiture de la petite bibliothèque. La poutre s'emflamma, puis se brisa pour finalement tomber au sol, avec à sa suite le reste de la toiture.

Pris au dépourvu par la manoeuvre de Raistlin, les apprentis qui pensaient que ce dernier les attaquerait, furent ensevelis sous les débombres fumants. Raistlin resté près de la porte durant le combat, eu tout juste le temps des s'enfuir dans le couloir et entendit les cris d’agonie de ses ennemis. Le jeune mage noir savoura son triomphe, dû en grande partie à cet évènement imprévu. Cependant, il lui restait deux choses à faire. Allant dans sa chambre, il ouvrit son petit coffre, et en sorti deux grimoires noirs avec des runes couleur argentée. Rapidement il en ouvrit un et le feuilleta jusqu'a trouver les pages qu'il cherchait, celles d'un puissant sort, alors il les déchira minutieusement avant de les plier pour les ranger dans son sac. Il couru ensuite vers le bureau de son ancien maître, et remis les deux grimoires à leurs places respectives. Son dessein accompli, il s’accorda quelques minutes pour récupérer. Désormais il devait réfléchir ce qu’il pourrait dire aux gardes pour les abusés. Il pensa à une attaque des nécromanciens qui rodaient depuis un petit moment aux alentours. Son bref repos fini, il sorti du bureau, non sans un dernier regard pour celui qui fut son mentor pendant ces années, mais il est bien connu qu’un jour l’élève dépasse le maître. Il lui restait donc une dernière chose, Raistlin alla dans la réserve, et pris une poignée de Solénacée, et la mis dans son sac. Il se remit ensuite en route pour sortir du château. Mais à mesure qu’il marchait, l'adrénaline retombait dangeureusement, la fatigue et la douleur se firent pressante. Mais une fois à l'exterieur, à dix mètres de la porte, il fut secoué par une violente quinte de toux qui lui déchira les poumons. Une fois celle-ci passé, il aperçut un liquide le sol. Raistlin porta les mains à sa bouche, et ses doigts rencontrèrent du sang… son propre sang. Grandement affaibli, le mage chancela et s’évanouit.

Raistlin ne savait pas combien de temps il était resté inconscient, une, deux, peut être trois heures, voir plus. Mais il fut réveillé par la voix d’un garde qui disait à son compagnon :

- Hé Mathias viens, celui-ci est toujours en vie !

Rouvrant les yeux Raistlin pu voir un garde penché sur lui. Le regard interrogateur le garde lui demanda :

- Bon sang mais que s’est il passé ici !

Raistlin regroupa toutes les maigres forces qui lui restaient pour prendre le ton le plus sincère et le plus convaincant possible :

- Hum… hum les nécromanciens… - il marqua une pause puis reprit – Ils nous ont attaqué par surprise, vous aviez raison ! Maître Elren ne s’était pas assez protégé d’eux, ils s’y sont mis à plusieurs…. Ils l’ont tué ! Après ils sont venus dans la bibliothèque, ils y étaient tous… mes camarades… Maître Elren m’avait envoyé chercher des plants de Solénacée dans le sous-bois. Mais quand je suis arrivé devant la bibliothèque, il était déjà trop tard ! Un nécromancien m’a pourchassé, et m’a jeté un sort. Mais j’avais lancé une incantation défensive, et son sort ne me tua pas, je me suis évanouit. Et je suppose qu’a la vue de mon sang qui jonchait le sol, ils m’ont laissé pour mort. La suite vous la connaissez…


Le garde n’en avait pas besoin de plus, il avait toute confiance en ce jeune homme, les nécromanciens allaient être pourchassés, et ils répondraient de leurs crimes ! Le second garde alla chercher un guérisseur, puis Raistlin fut conduit chez son père. Le trajet sur la civière, à l'arrière de la charette fut long, et pas des plus confortable, mais peu importait pour Raistlin : il se savait tiré d'affaire. Il balaya le ciel du regard mais rien ne pouvait entacher cette journée, pas même la pluie qui commença à tomber des entrailles des nuages. Cette journée était une belle journée pour Raistlin, une journée de victoire ! Le jeune homme voulu se laisser aller à rire de son triomphe, mais la raison et l'incommensurable douleur qui lui tiraillait la poitrine à chaque inspiration l'en empéchèrent. Alors ses lèvres, pareilles à deux traits noirs, s'ornèrent d'un sourire, horrible sourire : froid, semblable à un rictus frénétique.