Biographie
Chapitre I: Une enfance tourmentéeOn ne sait par quel mystère les Elfes Noirs sont plus nombreux que leurs cousins de la surface mais ce qui est sûr, c'est que les Drows nouveaux-nés sont tous destinés à régner sur les Tréfonds Obscurs. L'obtention d'un pouvoir plus grand est le principal objectif de ces êtres à la peau sombre et nombreux sont ceux qui endurent pire que la Mort pour avoir essayé, en vain, d'accéder à davantage de puissance. Les complots, les assassinats et les conflits politiques entre les Grandes Maisons Drows sont courants au sein de leur société et cela a développé un comportement très violent et agressif parmi eux. Autant dire qu'il est difficile de vivre à une telle époque si l'on est pas préparé au pire des évènements.
C'est dans cet univers tyranique et maléfique que naquit Nilomin Fil'rael, au coeur de la cité de Menzoberranzan. Sa mère, comme la grande majorité des femmes Drows, était Prêtresse de Lolth et son grand respect pour les traditions de son peuple était profondément ancrés dans son coeur noirci. C'est donc avec un réel dégoût qu'elle vit que son enfant était un mâle. Immédiatement, elle le confia (ou l'abandonna) chez un mage ayant en charge une dizaine de nouveaux-nés, tous du sexe faible. Le père n'eut pas l'occasion de voir son enfant: il fut jeté après avoir rempli son rôle.
Dès son plus jeune âge, on lui apprit à respecter la loi qui régissait la société des Elfes Noirs: craindre la toute puissance de la Déesse Araignée et obéir aveuglément à la Matriarche ainsi qu'à ses Prêtresses, gardiennes du savoir. La dévotion de Nilomin ne fut jamais remise en cause jusqu'au jour où un évènement des plus regrettables bouleversa son existence.
Chapitre II: Odieuse trahisonAlors qu'il rentrait au foyer après une longue journée de corvée dans le Temple de Lolth, Nilomin découvrit avec indifférence qu'un cadavre gissait au pas de sa porte de chambre. Après quelques instants d'inspection, ses pensées devinrent de plus en plus agitées lorsque le jeune Elfe reconnut sans difficultées une Prêtresse éventrée. Elle n'était pas aussi richement habillée que les Matriarches et son symbole sacré qu'elle portait autour du cou témoignait de son rang de novice. Mais là n'était pas la question, car quelque soit son rang, tuer une Prêtresse est un crime d'une ampleur catastrophique. Instinctivement, Nilomin approcha ses mains du corps inerte de la jeune femme mais se retint aussitôt ; il savait pertinemment ce qui allait s'abattre sur lui. Sur le coup, il jugea préférable d'aller prévenir quelqu'un de haut placé du sacrilège commit mais, en se retournant, il heurta un groupe de trois hommes armés, leur armure d'Adamantine scintillant à la lumière ambiante. Par un malheureux hasard, il s'agissait d'une patrouille dont le travail, extrêmement difficile en ces lieux, était de maintenir un semblant d'ordre à l'extérieur des murs de la ville, là où nombre de créatures infernales cherchaient sans cesse un moyen de contrecarrer l'avancée prodigieuse des Drows. Nilomin les identifia mais n'eut pas le temps d'effectuer le moindre mouvement qu'ils étaient déjà sur lui, le maintenant fermement jusqu'à ce que le capitaine le ligote et le bâillonne.
Il fut emmené au Temple dont il venait à peine de sortir et fut présenté devant la Grande Prêtresse. Les gardes lui expliquèrent ce qu'ils avaient vu, à savoir le corps d'une novice et le suspect idéal. Nilomin savait naturellement qu'il s'agissait d'une mise en oeuvre mais sa liste d'ennemis était étonnamment courte. La punition allait être annoncée sans aucune autre forme de procès: la mort. Cependant, Nilomin refusait le destin qui lui était proposé et il bougea en tous sens avant de s'agenouiller au sol, le baillon retiré. Des larmes (propobablement du à l'émotion) ainsi qu'une expression de colère illustraient son visage. La Grande Prêtresse autorisa le malheureux à parler avant son exécution et ses mots allaient changer son destin à jamais:
- Que la Déesse me vienne en aide, si j'avais ne serait-ce qu'un dixième de sa puissance, je saurais m'en servir à bon escient en vous massacrant tous jusqu'au dernier.
Il fut tabassé par l'un des gardes pour son insubordination envers un supérieur, pire encore devant Lolth, mais la Prêtresse fit un geste de la main ce qui calma immédiatement le soldat. Elle constata qu'il avait du caractère pour un élève aussi jeune. Son regard se porta également sur le corps de l'accusé qui était aussi propre qu'à son départ, sans aucune trace de la Prêtresse que ce soit par des moyens physiques ou magiques. Dans une extrême bonté, la Matriarche reconsidéra cependant le châtiment.
- Rien ne permet de racheter un tel acte. Que proposerais-tu ? Que proposerais-tu en échange de ta misérable existence ?
- J'exige la mise à mort du coupable, sur le champ!
Son insolence persistait et la Matriarche trouva sa proposition forte intéressante ; elle pourrait observer les capacités du jeune Elfe tandis que le meurtrier serait probablement puni comme il se doit. Cependant, elle lui imposa une condition: Nilomin devrait subir le test sacré de Lolth. Une lueur rougeâtre suivie d'une brume épaisse se dégagea du sanctuaire et infiltra le corps des Prêtresses alentour pendant qu'elles récitaient une incantation. Leurs mains se portèrent vers Nilomin et la lueur changea immédiatement de corps. Il s'agissait là du meilleur moyen de motivation auquel la Matriarche pouvait avoir recours. Si le jeune Elfe ne remplissait pas son contrat, l'entité sacré agirait de sorte que son corps serait inlassablement mutilé. Il se transformerait aussitôt en un rejeton maudit des Drows: le Drider. Ce châtiment était réservé aux hérétiques et impliquait une douleur extrême, pire que la mort elle-même.
Les gardes jetèrent le pauvre mâle hors du Temple et il était maintenant livré à lui-même. Il jura sur la puissance de Vhaeraun qu'il retrouverait celui qui lui avait imposé une telle humiliation. Il allait devoir payer...
Chapitre III: Une impitoyable traqueNilomin savait qu'il ne réussirait pas à retrouver l'assassin par ses propres moyens, du moins pas encore. Son but était maintenant d'intégrer l'une des Grandes Maisons et son choix se porta sur Ky’Alur, la guilde des Assassins. Il s'agissait là d'une Maison un peu particulière étant donné que les mâles avaient énormément de pouvoirs et une certaine influence en Ombre-Terre. Nilomin fut accepté pour ses nombreux talents de roublards: il savait se faire discret et possedait les connaissances requises du monde souterrain. La Maison comprennait les plus grands assassins, voleurs, escrocs de la cité mais également quelques bardes. C'est cette dernière voie qui intéressa Nilomin car son intelligence avait été appréciée à sa juste valeur en ce qui concernait les arts, quand il était plus jeune et au service du Temple. Son rang au sein de la guilde était médiocre par rapport aux autres membres, bien qu'il remplissait ses contrats le plus efficacement possible. Son insubordination était demeurée telle quelle et il lui arrivait de désobéir à certains ordres. C'est durant ces moments là qu'il parcourait les tavernes de la ville à la recherche d'informations susceptibles de le conduire à l'assassin de la Prêtresse. Ironiquement, ce qu'il ignorait c'est que sa proie s'intéressait également au jeune Drow. Un assassin réputé de la guilde avait eu vent des agissements de Nilomin et il le suivait partout où il allait.
Nilomin resta quinze ans dans la Maison de Ky’Alur avant de la quitter brusquement. Il rentrait d'une soirée de taverne bien arrosée où le barde déprimait les habitués avec ses chansons macabres au siège de la Grande Maison, une imposante structure à la fois élégante et discrète. Les quartiers de Nilomin étaient situés au plus bas de la bâtisse, il s'agissait là du lieu où étaient rassemblés les plus incorrigibles Drows. L'assassin qui le suivait l'attendait à l'intérieur de sa chambre mais le barde ne fut pas surpris pour autant. A vrai dire, ses recherches avaient porté leurs fruits et il avait tout prévu depuis plusieurs jours, dans les moindres détails. L'assassin s'avanca vers lui de la manière la plus amicale qui soit, sans doute souhaitait-il lui parler avant de commettre quelques atrocités. Néanmoins, étant plus rapide grâce à l'effet de suprise, Nilomin dégaina son poignard et l'éventra d'un coup bien ajusté. Il pressa le manche de l'arme et s'approcha du malheureux mutilé dont le sang coulait déjà sur le sol pour lui murmurer quelques mots doux à l'oreille.
- Le châtiment de la Déesse. Nul ne peut en réchapper.
Ironiquement, l'assassin fut assassiné de la manière la plus humiliante qui soit. L'acte ne demeura pas puisque qu'une dizaine de Drows affluèrent vers Nilomin, comme attirés par l'odeur du sang. L'un d'eux, croyant à une traitrise, dégaina lui aussi un poignard se lança à l'assaut du barde. C'est alors qu'un évènement impensable se produisit: la dague perdit rapidement de la vitesse et l'adversaire ne put s'approcher de Nilomin. Une aura teintée de violet l'entourait et lui-même n'avait aucune idée quant à son apparition. Sa surprise fut de courte durée car il fut prit d'une douleur insupportable. S'agenouillant, mains à terre, il respira par pulsations lentes. Les autres Elfes Noirs présents étaient, semblait-il, paralysés. Nilomin cracha brusquement sur le sol et une petite araignée jaillit de sa bouche. Elle patienta quelques instants avant d'avancer en direction de la sortie, ce qui donna au Barde toutes les raisons de la suivre. Tout en traînant le corps de l'assassin sous les yeux indifférents des autres membres, Nilomin parvint jusqu'au Temple de Lolth en sachant que sa tâche était accomplie. La Prêtresse fut satisfaite du résultat, malgré le temps écoulé. Le coupable avait été supprimé et le jeune Elfe avait désormais accès à la récompense: sa liberté.
Nilomin fut contraint de quitter Menzoberranzan mais cela ne lui déplut pas le moins du monde. Le meurtre qu'il avait commît ne l'avait ne resta pas graver dans sa mémoire et toute cette histoire avait semblé trop... suspecte pour être crédible. Tout cela n'avait plus aucune importance désormais, il était avide de connaissance partir pour une autre cité était probablement la meilleure chose à faire. Cependant, il trouva un ancien passage dans les cavernes qui le conduisit à la surface. Horrifié par sa découverte de l'astre du jour, le Barde était prêt à retourner sous la terre, la douleur étant bien trop insupportable. Pourtant, sa réflexion lui fit comprendre qu'il s'agissait là d'une opportunité de rencontrer de nouveaux territoires, de nouveaux mystères et nouvelles races, qu'il pourrait peut être manipuler comme tout Elfe Noir qui se respecte. Sa profession de Barde l'aiderait à s'intégrer parmi les autres races. Un Elfe Noir parmi les gens de la surface ferait de lui un sujet d'intérêt.
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